LE LAVOIR AU CENTRE DU VILLAGE
Lors du conseil municipal de Charbonnières du 14 mars 1874, Monsieur Pierre Dussauge, maire, se dit : « touché des souffrances qu’ont à supporter les femmes de cette commune pour blanchir leur linge qui ne peut être lavé en hiver que dans les eaux glaciales et sans aucun endroit abrité, que plus d’un cas de maladies très graves sont résultées de ces refroidissements » et projette la construction d’un lavoir. Certains habitants de la commune commencent bénévolement à déblayer le terrain, une demande de subvention est faite auprès du Préfet, sans succès et le lavoir n’est finalement pas construit.
Plusieurs années après, en 1881, Monsieur Chambard, maire de Charbonnières décide de rouvrir le dossier du lavoir public « pour répondre au désir des habitants de la commune ». Le site est prévu sur un emplacement communal situé entre l’église et le cimetière ; le maire fait appel à Monsieur Marius Guinet, architecte à Mâcon, pour faire un devis qui se monte à 6 357 francs.
Le 11 août 1881, le Conseil des Bâtiments Civils émet une « observation critique, à savoir le jaugeage de la source destinée à l’alimentation du lavoir » et fait remarquer qu’« il conviendra de ne pas exécuter les travaux avant de s’être assuré que le débit de la source à capter est suffisant ». Néanmoins le conseil municipal donne son accord ainsi que le Préfet le 5 septembre 1881.
Par la suite, le lavoir de Charbonnières fait l’objet d’une adjudication : Antoine Rousseau, entrepreneur à Pont de Veyle (Ain) est retenu, ayant le plus fort rabais par rapport au devis, ramenant le total des dépenses à 5 213 francs. Le financement se fait grâce aux ventes d’affouage et à un crédit de 4 000 francs.
La construction est réalisée durant l’année 1882 et le procès-verbal de réception définitif des travaux est signé le 20 janvier 1883.
UN LAVOIR AUX RENAUDS ?
Bien plus tard, le 30 juin 1929, le maire Michel Berthoux et son conseil envisagent la construction d’un deuxième lavoir en bord de Mouge, au niveau des Renauds : « Considérant que le hameau des Renauds est dépourvu de lavoir et est trop éloigné du bourg, qu’en été il est très difficile de laver dans l’eau trop basse de la Mouge, qu’il n’y a aucun abri pour les jours de pluie, le conseil décide d’établir un lavoir au bord de la rivière ».
Dans les faits, ce projet n’aboutira jamais.