CHARBONNIÈRES EN 1851

CHARBONNIERES EN 1851

La population à Charbonnières n’a jamais été très importante.

Au XVIIè et XVIIIè siècle, on comptabilise au maximum 200 habitants et au cours du XIXè on monte jusqu’à 300 habitants avec de fortes disparités d’un recensement à l’autre.
Ainsi, en 1836 le Préfet s’étonne de constater que la population du village est passée de 258 habitants en 1831 à 194 en 1836 et demande au maire s’il n’aurait pas oublié de comptabiliser un hameau ! Le maire lui répond : « Monsieur le Préfet, J’ai l’honneur de vous renvoyer le tableau de recensement de la population de cette commune dans le même état que je vous l'avais adressé primitivement en vous assurant qu’il est exact ; il est facile d’établir quelle est la cause de la diminution de population que vous avez remarquée dans l’état à l’égard du recensement de 1831. Depuis cette époque, huit ménages ont disparu de la commune, je ne crois pas utile de vous citer les noms, et il est bien certain que dans ce nombre il est sorti de la commune au moins 50 individus. Et voilà les motifs de cette différence. J’ai l’honneur d’être Monsieur le Préfet avec un profond respect votre très humble et très obéissant serviteur »

Si les premiers recensements officiels datent de 1793, il faut attendre 1851 pour avoir des statistiques plus complètes.

EN 1851

Lors de ce recensement Charbonnières compte 303 individus : on comptabilise 270 habitants réellement natifs de Charbonnières, auxquels se rajoutent 2 enfants en nourrice, 21 domestiques et 10 bergers(ères) originaires d’autres communes. Le principal lieu d’habitation concerne les Minets avec 82 personnes dans 21 maisons, devant Monlaville avec 54 habitants et Les Renauds composés de 36 habitants:

- Par « ménages », sont comptabilisés les membres d’une même famille : parents et enfants non mariés ; mais, pour un couple qui vit avec, par exemple, la grand-mère, on comptabilise 2 ménages.
- Par « maisons », sont comptabilisés les logements ayant leur autonomie, en général matérialisé par une porte d’entrée indépendante ; il peut donc y avoir plusieurs « maisons » dans un seul bâtiment.

Au niveau du « sexe », on a un équilibre entre les hommes (154) et les femmes (149). Il y a 74 couples mariés, auxquels se rajoutent 80 garçons et 64 filles non mariés (essentiellement des enfants) et 11 veuves. A cette époque, un tiers de la population a moins de 15 ans, dont 45 enfants de moins de 5 ans. A l’inverse, seulement 10 habitants ont plus de 70 ans.
Si durant le XIXè siècle, la population a oscillé entre 200 et 300 personnes, par contre au début du XXè, le nombre d’habitants de Charbonnières est revenu au niveau de celui du XVIIè, à savoir un peu moins de 200.

En 1851, le maire Antoine Huet organise le recensement sur la commune, mais suite à son décès, c’est Benoit Berthoud son successeur qui le validera l’année suivante.
Comme on l’a vu précédemment, il y avait 303 habitants dispersés dans les différents hameaux de la commune ; officiellement le « centre » du village se situait encore aux Renauds avant son transfert aux Minets avec notamment la construction de la nouvelle église en 1857.
A l’occasion de ce recensement, outre le nombre d’habitants, l’âge et le sexe, on obtient d’autres renseignements sur la population du village : activités, infirmités, nationalités et religions !

LES ACTIVITES DE CETTE EPOQUE

A cette époque, la grande majorité des hommes et des femmes avait un métier, certains en exerçant plusieurs. Par ailleurs, les enfants à partir d’une douzaine d’années avaient également un « métier », le plus souvent bergers ou domestiques. 
A Charbonnières, ce sont bien évidemment les activités agricoles qui prédominent : 74 cultivateurs, 34 propriétaires-cultivateurs-vignerons, 24 cultivateurs-vignerons, 8 journaliers-cultivateurs, 4 fermiers-cultivateurs et 2 meuniers. Les bergers et bergères étaient au nombre de 21. On trouve ensuite des métiers comme jardiniers (2) ou régisseur (1). 

Dans le textile et l’habillement, on note 7 tailleuses de tissus, 4 tisserands et 3 blanchisseuses.
Dans les autres métiers, on compte 3 tailleurs de pierres, 1 marchand de vin, 1 charcutier, 1 cabaretier, 1 maréchal, 1 vitrier, 1 vannier, 1 tonnelier, tous ces métiers étant le plus souvent exercés en complément d’une autre activité. 
Par ailleurs, 24 domestiques ou valets sont répertoriés dans la commune et bien sûr on compte aussi 1 instituteur.
Parmi ceux qui n’exercent pas d’activités, on note 5 rentiers (3 hommes et 2 femmes) ainsi que 9 « femmes vivant du travail ou des revenus de leur mari ».
Il y a également 8 personnes mendiantes et indigentes : 2 garçons et 2 filles de moins de 18 ans étaient considérés comme « mendiants », et 2 femmes et 2 hommes étaient « indigents » (sur ces 4 dernières personnes, 3 étaient âgées de plus de 70 ans). 
Enfin, les enfants en bas-âge à charge de leurs parents étaient au nombre de 62 (36 garçons et 26 filles).

LES MALADIES OU INFIRMITES RECENSEES

4 personnes étaient « boiteuses », 3 affligées d’une « déviation de la colonne vertébrale », 2 étaient « borgnes » et 1 considéré comme « aliéné ».

LES NATIONALITES

Une liste préétablie du questionnaire proposait les nationalités française, allemande, anglaise, belge, espagnole, italienne, polonaise ou suisse. A Charbonnières, 100% de la population était française.

LES RELIGIONS

Dans le recensement, la liste préétablie mentionnait les religions : « catholiques romains, calvinistes, luthériens, israélites, autres ». Tous les habitants de notre village étaient de religion catholique romaine.