LE FOUR DES GAILLARDS

Le four situé aux Gaillards appartient actuellement à Madame Crozet mais il a une longue histoire : il a été reconstruit il y a 230 ans en lieu et place de l’ancien four qui était tombé en ruines et qui devait dater sans doute du XVIè ou XVIIè siècle. 

En août 1791, Jacques Ronzard maire de Charbonnières, Jean-Baptiste Debeaune, Denise Debeaune veuve de Claude Charmont, Marie Chardigny veuve de Pierre Minet, Jean Lépine et Pierre Myot habitent aux Gaillards. Suite à des accords datant des générations précédentes, ils sont tous propriétaires pour 1/6è d’un four commun installé au centre du hameau. Ce four, très ancien et délabré, est hors d’état de fonctionner depuis de nombreuses années. Désireux de le remettre en service, ils décident de faire les réparations nécessaires et font appel à Pierre Huet, maçon à Charbonnières.

Finalement, au vu de l’état de délabrement du four, la décision est prise d’en reconstruire un nouveau sur les  fondations de l’ancien, mais avec une modification importante : il aura un toit sur toute sa longueur, ce qui n’était pas le cas précédemment. Parmi les caractéristiques techniques de la construction, on peut noter que « la bouche du four sera supportée par un cintre en fer », avec sur le devant une pierre de taille de « 15 poulces » (1 pied = 12 pouces = 0.3247 m), qu’il y aura 2 « pierres debout » pour retenir le cintre, que le four aura une taille suffisante pour contenir 7 pains et qu’une « banquette de 15 poulces de large » sera construite de part et d’autre pour pouvoir poser les corbeilles. Le toit à 2 pans sera « couvert à laves », une porte de « 4 pieds de large avec son volet à 2 battants en chêne » et au-dessus une fenêtre de « 18 poulces de large sur 2 pieds d’hauteur muni de 2 barreaux» serviront d’ouverture. Il est également noté que « le four sera nivelé au-dessus et garni en terre grasse pour pouvoir y faire sécher des noix et autres choses, et à cet effet il sera laissé un vide de grandeur suffisante de chaque côté de la cheminée». Le coût de reconstruction pour les 6 propriétaires est de 200 livres, dont 66 livres sont payés immédiatement.
Les travaux sont terminés en novembre 1791. Le four reste en co-propriété entre les différents héritiers puis est repris par la commune et devient de fait un « four communal ». C’est en 1968 que le conseil municipal décide de vendre ce four à Monsieur Crozet qui en devient le propriétaire.
Le four, maintenu en bon état, continue de fonctionner à l’occasion de fêtes ou de rencontres festives privées.

(avec l’aimable autorisation de Madame Crozet)

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