ECOLE DE CHARBONNIERES AU 19ème SIECLE
Des documents datés des années 1880 nous permettent d’avoir une vision de ce qu’était l’école de Charbonnières à cette époque.
Le bâtiment, qui abrite aujourd’hui la mairie, avait été construit en 1853 et servait à la fois de mairie, d’école et de logement pour l’instituteur. Au rez-de-chaussée, à droite de l’escalier se trouvait la cuisine de l’instituteur et à gauche de l’escalier l’unique classe. Au premier étage, à droite en haut des escaliers se situait la mairie, et à gauche une chambre pour l’instituteur et sa famille, et enfin au deuxième étage le grenier. La cour de récréation (2 ares) sans préau couvert et le jardin de l’instituteur (10 ares) entouraient le bâtiment.
La classe mesurait « 5.65 m de longueur, 6 m de largeur, 2.80 m de hauteur soit 33.90 m² et 91.92 m3, avec une cloison pour séparer les sexes ». Le sol de la salle de classe était en terre battue, l’aération se faisait par deux « croisées au nord et au midi » et le système de chauffage consistait en un « poêle à bois et houille avec 4 m de tuyaux » dont le bois était fourni par les enfants ou par l’instituteur. Quant au « lieu d’aisances, il est en très mauvais état », tandis qu’une fontaine à eau existe à 80 mètres de l’école (à l’emplacement du lavoir actuel).
En 1881 la population de Charbonnières était de 211 habitants et 34 enfants (17 garçons et 17 filles) étaient inscrits à l’école, mais il n’y a jamais eu plus de 27 enfants présents en même temps. Il y avait une seule classe et un seul instituteur, Monsieur Claude-Philippe Dard, et les filles bénéficiaient également d’une « maîtresse de couture »quelques heures par semaine. Parmi les élèves, il y en avait 5 qui avaient moins de 6 ans, 26 avaient entre 6 et 13 ans, et 3 avaient plus de 13 ans. L’absentéisme était assez important, de l’ordre de 30 %, notamment aux périodes des moissons et des vendanges.
ENQUETE SUR L’ECOLE DE CHARBONNIERES EN 1884
Dans l’enquête demandée par le Ministère de l’Instruction Publique en 1884, on peut noter certaines questions avec leurs réponses :
« Concernant l’instituteur : Sait-il chanter ? Oui ; Sait-il jouer de l’orgue ? Non ; Peut-il enseigner la gymnastique ? Non ; Peut-il enseigner les manœuvres militaires ? Non.
Concernant le logement de l’instituteur : Est-il en bon état–passable-en mauvais état ? Passable
Concernant l’école : Y-a-t-il une cloison pour séparer les sexes dans la classe ? Oui ; Par qui le bois de chauffage est-il fourni ? Par les enfants et en partie par l’instituteur ; Les lieux d’aisance sont-ils convenables ? Non et mal placés ; Y-a-t-il une somme portée au budget pour la distribution de prix ? Oui, 10 francs.
Concernant le mobilier scolaire : Est-il convenable–passable–non convenable ? non-convenable ; Est-il complet ? Non ; Sinon que manque-t-il ? Tout sauf les cartes qui sont en bon état. »
Le mobilier scolaire consistait en 1 bureau pour l’instituteur « mais sans tiroir » (état passable), 6 tables et 6 bancs de 3 mètres en sapin (état passable), 16 encriers (passable), 1 globe (bon état), 2 cartes de l’Europe et 3 cartes de France (bon état), 1 carte de Saône et Loire (passable), 2 planisphères (bon état), 2 cartes de la Judée (passable), 2 tableaux des poids et mesures (bon état), 2 tableaux noirs en sapin (passable), une estrade en sapin (passable), un petit banc en sapin (mauvais état), un petit poêle et ses tuyaux (mauvais état), une armoire ne fermant pas servant de bibliothèque (passable) et un crucifix (passable).
La bibliothèque était constituée de 17 livres : « 2 livres classiques et 15 livres de lecture », sachant que sur l’année scolaire il y a eu 8 prêts.
Le traitement de l’instituteur se montait à 1 100 francs annuels plus 140 francs en avantages (jardin), et la rémunération de la maitresse de couture à 60 francs. Les fournitures scolaires annuelles se montaient à 3 francs par élève
Quelques années plus tard, des aménagements ont été demandé pour améliorer la salle de classe, l’hébergement de l’instituteur, et créer des sanitaires séparés « garçons-filles ». Par ailleurs, le conseil municipal qui avait son mot à dire sur la nomination de l’instituteur refusera jusqu’en 1917 la nomination d’une institutrice au motif « qu’il y aurait de sérieux inconvénients à remplacer un instituteur par une institutrice » !